Zoom sur...les résultats provisoires 2018 du Réseau d’information comptable agricole - Chute du revenu des agriculteurs bretons
Les résultats provisoires 2018 du Réseau d’information comptable agricole
Chute du revenu des agriculteurs bretons
En 2018, en moyenne, le Revenu Courant Avant Impôts (RCAI) des exploitations moyennes et grandes en Bretagne s’établit à 36 200 €, soit une baisse de 31 % par rapport à l’année précédente. Cette baisse résulte principalement de celle de la valeur de la production, en particulier pour les produits animaux, et, pour certaines orientations, de la hausse des charges d’approvisionnement. A contrario, au niveau national, la valeur de la production comme le RCAI progressent, respectivement de 3 % et de 7 %. Le poids de l’élevage en Bretagne, et en particulier celui des exploitations porcines et laitières, explique ce décalage. Au final, la Bretagne est la région qui connaît la plus forte chute du RCAI. Pour 16 % des exploitations bretonnes, il est même négatif. Cependant, les prélèvements privés des exploitants bretons ne diminuent pas autant, de 12 % par rapport à 2017, s’établissant à 41 700 €.
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Après une bonne année 2017, les exploitations porcines subissent en 2018 les effets de la baisse des prix du porc, en raison d’une offre mondiale importante et d’une réduction passagère de la demande chinoise. Par ailleurs, la hausse des prix des aliments alourdit les charges d’approvisionnement. Le RCAI des élevages porcins diminue ainsi de 60 % ; pour 30 % des exploitations, il est même négatif. Cette forte chute ne se répercute pas totalement sur les prélèvements privés qui s’établissent à 48 900 €, en baisse de 19 %.
Si la production laitière reste globalement stable en valeur, l’augmentation des charges d’approvisionnement pèse cependant sur la valeur ajoutée générée par les exploitations laitières et le RCAI diminue de 30 % dans ce secteur. Cependant, les prélèvements privés, bien inférieurs au RCAI en 2017, progressent de 9 % pour atteindre 40 500 €.
Pour les exploitations spécialisées en volailles de chair, la hausse du coût des intrants est en partie compensée par celle de la production. Après une année 2017 encore marquée par les conséquences de la grippe aviaire sur les exportations,
les volumes de volailles abattues augmentent. Au final, la valeur ajoutée est quasi stable, l’EBE progresse légèrement et le RCAI baisse de 4 %. Les prélèvements privés progressent fortement, de 33 %, pour atteindre 48 200 €.
Malgré ces difficultés, les dettes n’augmentent pas. Au contraire, le taux d’endettement global (par rapport au chiffre d’affaires) se réduit de nouveau, principalement pour les exploitations qui étaient déjà les moins endettées. En effet, si la moitié des exploitations ont un taux d’endettement supérieur à 51 %, comme en 2017, un quart d’entre elles ont désormais un taux inférieur à 32 % (contre 35 % en 2017).