Zoom sur...les prairies au printemps 2018 - Une pousse d’herbe en baisse, mais dans la norme


Les prairies au printemps 2018 - Une pousse d’herbe en baisse, mais dans la norme


Contexte national
La pousse de printemps en France, réalisée entre le 20 mars et le 20 juin 2018, apparaît dans la norme, avec un surplus de 7 % par rapport à la production de référence 1982-2009. Cela recouvre cependant des situations très différentes localement. Tandis que les régions fourragères du Nord-Ouest présentent une pousse autour de la référence, celles des régions d’Occitanie et surtout de Provence-Alpes-Côte d’Azur dépassent respectivement de 14 % et de 28 % la référence. La pousse est également excédentaire en Centre-Val de Loire (+ 12 %) et en Bourgogne-Franche-Comté (+ 10 %). En début de campagne, le retour des températures douces en avril, combiné à de fortes précipitations en mars et début avril, créent un environnement favorable à la pousse d’herbe. La production nationale de mai est aussi en excès, mais plus faiblement. Au 1er juin, l’indice d’humidité des sols est excédentaire dans la quasi-totalité du territoire sauf dans le Finistère. La pousse d’herbe de juin dépasse ensuite légèrement la référence.
Au-delà de la campagne printanière, la pousse d’herbe devient déficitaire en septembre 2018 dans plus de la moitié des régions fourragères. Le Grand-Est, les Hauts-de-France et la Bourgogne-Franche-Comté sont particulièrement touchées. La Bretagne reste relativement préservée.

En 2018, la superficie totale des prairies (voir définitions) atteindrait 667 500 hectares en Bretagne, soit environ un quart du territoire régional. Les prairies temporaires représentent plus des deux tiers des prairies, les prairies permanentes un peu moins d’un tiers, et les prairies artificielles 0,4 % de l’ensemble. Au niveau national, ce sont les prairies permanentes qui dominent, en recouvrant les trois quarts des surfaces de prairies.
Après des rendements dans la norme en 2017, le rendement moyen des prairies bretonnes reste correct au printemps 2018. Avec 4,17 tonnes de matière sèche à l’hectare, il perd 4 % sur celui de 2017 et 5 % sur la moyenne des cinq dernières années. Selon les résultats fournis par le système Isop (voir méthodologie), le rendement des prairies de printemps est considéré comme normal dans les quatre départements bretons, avec un écart à la norme allant de – 5 % dans le Finistère à + 2 % en Ille-et-Vilaine. Le niveau de rendement est le plus élevé dans les Côtes-d’Armor (4,76 t/ha), comme habituellement, et le plus faible dans le Finistère (3,73 t/ha). Sur la région, il est inférieur de 2 % au rendement de référence calculé sur les années 1982 à 2009.

En 2018, la pousse d’herbe démarre doucement en Bretagne. Avec le temps frais et très arrosé de mars, la pousse mensuelle est modérée et les conditions ne sont pas favorables au pâturage. Les températures basses du début de mois interrompent l’augmentation de la pousse jusqu’à la fin mars. En avril, la douceur domine avec des températures dépassant de deux degrés les normales de saison, la pluviométrie s’avère plutôt déficitaire et l’ensoleillement apparaît normal, quoiqu’en déficit sur l’ouest du Finistère. La production des prairies du mois est alors supérieure de 10 % à la référence, avec une qualité de l’herbe récoltée bonne, voire très bonne. En mai, mois chaud, sec et historiquement très ensoleillé, la pousse mensuelle dépasse de 20 % la référence. La production de juin est en revanche déficitaire, à l’issue d’un mois contrasté, d’abord très orageux, avec des intempéries notables, puis anticyclonique, sec, chaud et particulièrement ensoleillé. Le déficit dépasse alors 25 % sur la moitié des régions fourragères bretonnes, principalement sur le Finistère et l’est du Morbihan. Sur l’autre moitié, le déficit est faible, entre – 10 % et – 25 %.

Au final, la pousse printanière cumulée au 20 juin en Bretagne reste dans la norme, grâce au début de campagne excédentaire. Ce début d’année apparaît convenable, excepté lorsque les terres ont été détrempées suite à de fortes précipitations. Les exploitants n’ont pas eu de difficultés pour sortir les animaux, qui n’ont pas manqué d’herbe. De plus, le foin a pu être récolté dans des conditions idéales. L’herbe était de qualité moyenne.
Avec des surfaces considérées comme stables par rapport à 2017, la production des prairies au printemps 2018 en Bretagne diminuerait de 4 % par rapport à celle du printemps 2017, et de 6 % par rapport à la moyenne quinquennale. Selon la moyenne 2013-2017, la pousse de printemps assure 67 % de la production annuelle des prairies bretonnes. Celle effectuée au printemps 2018, a priori plus faible, représente 60 % de la production moyenne annuelle 2013-2017.

Définitions
La production des prairies comprend les prairies permanentes, les prairies temporaires et les prairies artificielles. Les prairies permanentes ou Surfaces Toujours en Herbe (STH) sont naturelles ou semées depuis plus de six ans. La production en STH productive est d’au moins 1 500 Unités Fourragères à l’hectare (UF/ha), permettant de couvrir les besoins d’une Unité Gros Bétail (UGB) pendant six mois. La production en STH non productive est inférieure à 1 500 UF/ha. Les prairies temporaires sont semées depuis moins de six ans de graminées fourragères, éventuellement mélangées à des légumineuses. Elles sont exploitables en fauche et/ou en pâture. Les prairies artificielles sont semées de légumineuses fourragères pures ou en mélange, pour une durée d’implantation de moins de cinq ans en moyenne. Elles sont généralement destinées à être fauchées.
Méthodologie
Le système Isop - Informations et Suivi Objectif des Prairies - fournit des estimations de rendement des prairies temporaires et permanentes productives à l’échelle de la région fourragère à partir d’un modèle de simulation. Il est opérationnel sur la France métropolitaine, hors petite couronne parisienne. Le système Isop calcule les quantités de matière sèche cumulée par hectare au pas de temps journalier sur 228 régions fourragères, dont 10 en Bretagne. Les résultats de simulation sont extraits au 20 de chaque mois par région fourragère, entre mars et octobre, sous forme d’un rapport à la normale correspondant à la moyenne calculée sur la période 1982-2009. Depuis 2007, Isop intègre les données météorologiques permettant de prendre en compte des évènements climatiques plus localisés.
Isop est le fruit d’une étroite collaboration entre Météo France, l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) et le SSP (Service de la Statistique et de la Prospective) du ministère chargé de l’Agriculture.

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