[Écophyto] Le bilan 2020-2021 et les perspectives d’actions ont été présentés lors de la commission régionale agroécologie

Une cinquantaine d’acteurs ont participé à distance à cette commission.

Les principaux éléments à retenir sont présentés ci-dessous.

Les actions réalisées sur les années 2020-2021

Consolidation des groupes d’agriculteurs sur l’ensemble du territoire : plus de 700 exploitations sont actuellement engagées dans des groupes Dephy (avec pour objectif l’expérimentation et la réduction de l’usage des produits phytosanitaires) et des groupes 30 000 (avec pour objectif le déploiement des résultats des groupes Dephy)

Maintien de la surveillance biologique du territoire : accessible aux agriculteurs, le bulletin de santé du végétal permet d’adapter la stratégie de protection des cultures en fonction du risque parasitaire.


Progression des certificats d’économie de produits phytosanitaires (CEPP) : les distributeurs ont l’obligation de promouvoir des alternatives aux produits chimiques.

Déploiement de la certification environnementale HVE : sous l’impulsion, notamment, des groupes coopératifs, plus de 2 000 exploitations sont engagées dans le processus en Bretagne alors qu’au 1er juillet 2021 seules 152 exploitations étaient certifiées. L’engagement dans la certification HVE permet de réduire de 30 à 50% de l’usage de produits phytosanitaires.

Mise en place de journées thématiques : enseignement agricole et Écophyto organisée par la Draaf, les résultats des fermes Déphy organisée par la chambre d’agriculture, les semis de grandes cultures en toute sécurité organisée par la MSA. Ces journées permettent de sensibiliser les agriculteurs aux alternatives qui existent et qui sont mises en place par d’autres professionnels en Bretagne.


Tendances encourageantes des ventes de substances actives, hors biocontrôle, en 2020

En moyenne triennale, on constate une évolution favorable significative aussi bien au niveau national que régional. En Bretagne, on constate une baisse des quantités de substances actives (QSA) vendues pour les QSA hors biocontrôle (-13 %) et sur les produits classés les plus dangereux (-28%). Les ventes de produits de biocontrôle (niveau de danger faible, le plus souvent utilisables en agriculture biologique) augmentent en compensation de 78 %.


Les perspectives 2022-2023

Depuis le 1er janvier 2021, la vente des produits phytosanitaires et le conseil à l’agriculteur doivent être réalisés par des acteurs différents. La mise en place de ce dispositif et l’obligation de réaliser un conseil stratégique phytosanitaire régulier et indépendant par chaque utilisateur professionnel constituent un levier pour réduire l’usage des produits phytosanitaires. La mobilisation des structures de conseil est essentielle à la réussite de ce changement.

Plusieurs actions ont été également ciblées et seront mises en place avec l’ensemble des partenaires :

Conforter les dispositifs promouvant l’alternative au désherbage chimique
Le plan de relance a permis d’aider plus largement l’achat de matériel de substitution au désherbage chimique aussi bien au niveau des exploitations que des CUMA (coopérative d’utilisation du matériel en commun) ou des ETA (Entreprise de travaux agricoles). Ce dispositif est poursuivi en 2022 avec l’appui financier de l’agence de l’eau et du conseil régional.

L’évolution attendue des pratiques, allant vers un désherbage mécanique ou un désherbage mixte, nécessite également d’accompagner les agriculteurs vers ces nouvelles méthodes, en favorisant la constitution et l’animation de groupes d’agriculteurs (la priorité a été donnée à cet enjeu dans l’appel à projets 2022 pour la constitution de ces groupes).

L’appui technique mis en place par la Chambre Régionale d’Agriculture, les associations et des organismes économiques est aussi nécessaire pour réussir cette transition.

Impliquer les industries agroalimentaires et la grande distribution face à une demande croissante de produits issus de référentiels agroécologiques
Conforter les démarches entreprises par des acteurs économiques valorisant des pratiques agricoles moins consommatrices de produits phytosanitaires passe par la valorisation économique des produits agroécologiques.

On peut citer comme levier de déploiement la restauration collective devant désormais s’approvisionner en produits issus de l’agriculture biologique ou de la certification environnementale de type HVE (loi Egalim avec 50 % de produits sous signes de qualité officiels ou HVE, dont 20% bio).

Réaliser une analyse territoriale sur la diffusion des démarches agroécologiques à faible niveau d’utilisation de phytosanitaires
Une étude approfondie centrée sur deux territoires va permettre d’évaluer plus finement la mise en place et la diffusion de l’ensemble des pratiques agroécologiques orientées vers la réduction de l’usage des phytosanitaires.


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