Essentiel n°9 Octobre 2022 - Les moissons d’été 2022 - Légère hausse des rendements des céréales à paille, malgré une météo particulièrement sèche et chaude
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Contexte national et international
En 2022-2023, la production mondiale de céréales, toutes confondues, devrait diminuer de 2 % par rapport au record de 2021-2022, avec des replis en maïs et sorgho, et des hausses en blé et orge. La consommation mondiale de céréales devrait reculer pour la première fois depuis 2015-2016 (– 1 %), et le cumul des stocks de fin de campagne devrait se contracter de 3 %.
En France, la production 2022 de céréales devrait reculer de 9 % par rapport à celle de 2021, en raison principalement d’une chute de la production de maïs grain (– 25 %), du fait d’une diminution des surfaces liée à l’envolée des prix des engrais, notamment azotés, et d’un repli des rendements causé par la sécheresse. Pour les seules céréales à paille, la baisse serait de 3,8 % sur un an (– 3,1 % en surface et – 0,7 % en rendement) et de – 2,8 % par rapport à la moyenne 2017-2021. À l’automne 2021, les céréales et le colza bénéficient de bonnes conditions d’implantation et de développement. Puis, après un début d’année sec, les conditions climatiques du printemps 2022 altèrent le potentiel de rendement de la plupart des cultures : si le fort rayonnement favorise la fertilité des céréales, la chaleur et la sécheresse exceptionnelles impactent la densité des épis. À la différence des cultures d’hiver récoltées au début de l’été, les cultures de printemps souffrent de stress hydrique et thermique liés à la sécheresse estivale et aux températures élevées. Parmi les céréales, seul le rendement du blé tendre augmenterait. Les différentes productions de céréales, d’oléagineux et de protéagineux diminueraient en 2022, à l’exception de celles d’orge d’hiver et surtout de colza qui bénéficie de très bons rendements et de surfaces en progression.
Déjà sous tension fin 2020, les prix des céréales atteignaient, en 2021, des niveaux inédits depuis 2012, sous l’effet d’une demande internationale très soutenue (Chine) et de récoltes limitées chez les principaux pays exportateurs de blé et d’orge. Depuis fin février 2022, la guerre en Ukraine accroît cette tendance, provoquant une crise des marchés, la Russie et l’Ukraine représentant à elles deux 30 % des échanges mondiaux de céréales. En France, les prix atteignent ainsi des niveaux record en avril pour le colza et en mai pour le blé, l’orge et le maïs. Les cours diminuent ensuite, tout en restant largement supérieurs aux niveaux des années précédentes, puis augmentent à nouveau en août pour le maïs et en septembre pour le blé et l’orge.