La filière porcine en Bretagne
La Bretagne est une région essentielle pour la production porcine en France. Tous les maillons de la filière, de l’alimentation animale à la transformation, sont présents sur le territoire breton. Ce dossier offre une vision globale de cette filière bretonne, notamment à partir des données du recensement agricole 2020.
Résumé
La Bretagne, acteur majeur de la filière porcine en France
La Bretagne est un acteur majeur de la production porcine en France. Les quelque 4 000 exploitations porcines bretonnes élèvent 6,8 millions de porcs en 2022, soit plus de la moitié du cheptel français. Elles mobilisent 10 000 emplois directs et leur production s’élève à 2 milliards d’euros. C’est un cinquième de la production agricole régionale, en deuxième position derrière la production laitière.
La région produit près de 60 % de la viande de porc française, 70 % des aliments pour porcs et fabrique un tiers de la charcuterie. En 2022, plus de 13 millions de porcs ont été abattus en Bretagne, cette activité générant 7000 emplois.
La région abrite aussi le Marché du porc breton à Plérin, outil de référence pour la fixation des prix au niveau national.
Des exploitations de grande taille avec des exploitants plus jeunes et plus diplômés
Les élevages porcins détiennent 1 800 porcs en moyenne en Bretagne contre 1 000 en France métropolitaine. Les 4 200 exploitations porcines bretonnes, majoritairement sous forme sociétaire, mobilisent 10 000 emplois directs, soit un peu moins de trois emplois par exploitation.
Les exploitants ont en moyenne 49 ans et 23 % sont des femmes. Ils sont plus diplômés que la moyenne des agriculteurs bretons.
Si le travail reste encore majoritairement assuré par les exploitants (56 % des emplois), la main-d’œuvre salariée est en nette progression et atteint 28 % des emplois en 2020.
Les revenus des éleveurs spécialisés dans l’élevage porcin fluctuent fortement en fonction de la conjoncture mondiale. Ils sont en moyenne supérieurs à ceux des autres exploitants agricoles pour la période 2012-2021 (40 700 euros par an contre 33 000 euros), avec cependant des investissements plus lourds et un endettement plus élevé.
La production conventionnelle domine, la vente directe reste peu pratiquée
La production de la filière bio porcine a triplé en 10 ans mais représente moins de 0,5 % de la production porcine bretonne. La Bretagne est la région où la transformation à la ferme et les circuits courts sont les moins répandus (respectivement 4 % et 5 % des exploitations). Les organisations de producteurs, principalement des coopératives, assurent l’essentiel de la mise en marché des porcs. La Bretagne compte quatre des cinq plus grosses organisations de producteurs porcins françaises. L’alimentation des animaux est majoritairement industrielle et l’autonomie alimentaire des exploitations reste limitée.
Le renouvellement des générations : un enjeu majeur pour les années à venir
Un exploitant sur dix a plus de 60 ans, plus de 400 exploitations sont concernées. Un quart de ces éleveurs considère l’avenir de son exploitation comme incertain. Le problème est d’autant plus accentué pour les petites exploitations.
Une production d’azote porcin inégalement répartie sur le territoire breton
La production d’azote porcin a baissé depuis 2016, principalement du fait d’une diminution du cheptel. Elle représente le quart des effluents d’origine animale au niveau régional (derrière les exploitations bovines). Dans certaines zones, la quantité d’azote porcin produite peut atteindre des niveaux importants, équivalents à plus de la moitié de la quantité totale d’azote épandu.