Le charançon rouge du palmier détecté en Bretagne
Le charançon rouge du palmier, ravageur spécifique des palmiers, a été détecté sur les communes de Molac, Questembert et Plouhinnec (56) à l’été 2023. Des traitements préventifs autour des palmiers infestés doivent encore être réalisés en 2024 afin d’éviter toute dissémination de l’insecte.
Ravageur spécifique des palmiers, le charançon rouge du palmier (Rhynchophorus ferrugineus) est un coléoptère de 2 à 4 cm se caractérisant par plusieurs générations par an et dont la femelle peut pondre entre 100 et 300 œufs à la base des palmes et les larves voraces vont se développer dans le stipe, et creusent des galeries qui entraînent la mort de l’arbre.
Outre les conséquences économiques et esthétiques qu’engendre in-fine la mort des palmiers infestés par cet insecte, il existe un risque pour la sécurité publique lié à la chute des palmiers fragilisés, notamment de leurs « têtes » qui peuvent atteindre une tonne.
Compte tenu de sa nuisibilité, la lutte contre ce ravageur est rendue obligatoire sur tout le territoire national par arrêté ministériel du 25 juin 2019.
Comment reconnaître le charançon rouge ?
Description des œufs : de couleur blanc crème, de forme ovale, mesurent 2,6 mm de long et 1,1 mm de large.
Description de la larve : larves apodes, de couleur jaunâtre, mesurant jusqu’à 5 cm de long. Le stade larvaire peut correspondre à un cycle court de 1 à 4 mois (sans hiver), et jusqu’à 9 mois (avec l’hiver). En fin de croissance, elles sortent du stipe et façonnent un cocon en fibre végétale où s’effectue la nymphose (entre 2 à 4 semaines). Les larves effectuent leur cycle complet dans les palmes.
Description de l’adulte : l’adulte de couleur brun-rouge mesure de 2 à 4 cm de long et 1,2 cm de large. Sa capacité de vol peut aller jusqu’à 7 km. La durée de vie d’un adulte est de 2 à 4 mois.
En savoir plus sur le charançon rouge du palmier
Pour avoir d’avantages de photos, rendez-vous sur le site de l’inventaire national du patrimoine naturel (INPN)
Quels sont les symptômes et dégâts sur l’hôte ?
Un trou de sortie de larve est observé à la base des palmes, ainsi qu’un pourrissement du stipe et une chute des palmes.
Les palmiers les plus menacés sont notamment le palmier dattier (Phoenix dactylifera), le palmier des Canaries (Phoenix canariensis) ainsi que le palmier de Chine (Trachycarpus fortunei) et ceux du genre Washingtonia.
La situation en Bretagne
À l’été 2023, deux foyers ont été détectés sur Molac et Questembert. Les palmiers infestés ont été abattus et broyés conformément au protocole d’intervention et sous la supervision des agents de la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt de Bretagne (Draaf) et de son délégataire, la fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles (Fredon). Un 3ème foyer a été détecté en octobre 2023 sur Plouhinec.
En application de l’arrêté ministériel du 25 juin 2019, un arrêté préfectoral de région en date du 13 octobre 2023 définit les périmètres de lutte dans lesquels les mesures de surveillance et de lutte s’imposent à tout détenteur de palmier.
Dans ces périmètres de lutte, durant au moins 3 années consécutives, les propriétaires de palmiers ont obligation de :
- faire surveiller trimestriellement leurs palmiers ;
- faire appliquer des traitements insecticides préventifs.
Comment suivre et éradiquer cet insecte ?
Les opérations de surveillance, de destruction/assainissement ou de traitements imposées dans le périmètre de lutte doivent être réalisées par des personnes reconnues par la Draaf aptes à ces interventions après formation spécifique.
Les déplacements de palmiers dans ou depuis le périmètre de lutte sont soumis aux mêmes obligations de recours à une personne reconnue apte.
Une zone contaminée pourra de nouveau être déclarée exempte en l’absence de nouvelles détections pendant au moins 3 ans.
Toute suspicion relative à cet organisme doit être adressée dans les plus brefs délai à la Draaf ou la Fredon aux coordonnées suivantes :