Les revenus des ménages agricoles bretons proviennent pour moitié de l’agriculture

En Bretagne, les agriculteurs et leur ménage ont des revenus un peu supérieurs à ceux des ménages agricoles français. Ils vivent un peu moins souvent sous le seuil de pauvreté. Les revenus agricoles forment 48 % de tous leurs revenus après impôts, contre 34 % pour les ménages agricoles français. Ces revenus plus élevés en Bretagne s’expliquent notamment par le poids des grandes exploitations, qui procurent des bénéfices agricoles plus importants en moyenne. Cependant, la pauvreté est plus importante dans le monde agricole que dans l’ensemble de la population régionale, du fait de la plus grande dispersion des revenus. Les écarts de revenus entre agriculteurs bretons restent importants même s’ils sont moindres qu’entre agriculteurs français. Les ménages agricoles des filières d’élevage de granivores (porcins et volailles) et de grandes cultures ont les niveaux de vie les plus élevés. Les éleveurs d’ovins ou de caprins sont les moins favorisés.

Les ménages agricoles tirent leurs revenus des bénéfices de leur activité agricole, mais aussi de salaires, de revenus du patrimoine ou encore de retraites (définitions). En Bretagne, les revenus agricoles sont plus conséquents qu’en France métropolitaine et forment la moitié des revenus des 27 500 ménages agricoles en 2020. Les exploitations agricoles de la région contribuent ainsi à faire vivre 82 400 personnes qui composent ces ménages, soit 2,4 % de la population bretonne. Pour estimer le niveau de vie de ces personnes, on déduit des revenus déclarés du ménage les impôts directs et on rapporte ce revenu disponible à la taille du ménage (définitions).
Avec 1 960 euros par mois et par personne, la Bretagne se situe en 5e position, derrière l’Île-de-France, les Hauts-de-France, le Grand Est et le Centre-Val-de-Loire (figure 1). Ce niveau de vie dépasse de peu celui des membres des ménages agricoles français (1 900 euros par mois). Il est également supérieur à celui de la population bretonne dans son ensemble (1 870 euros par mois).

Figure 1 - 1 960 euros par mois en Bretagne dans un ménage agricole

Niveau de vie médian des ménages agricoles par région

Figure 1 - 1 960 euros par mois en Bretagne dans un ménage agricole - voir la transcription ci-dessous
Figure 1 - 1 960 euros par mois en Bretagne dans un ménage agricole | Champ : ménages fiscaux des exploitants agricoles dont le siège d’exploitation est en Bretagne - Source : Agreste, Recensement agricole 2020 ; DGFIP ; Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2020

Carte des régions de France métropolitaine avec en ronds proportionnels le nombre de ménages agricoles et en à-plats de couleurs le niveau de vie médian des membres des ménages agricoles en euros par mois. La Bretagne compte 27 524 ménages agricoles (5e rang) et les membres des ménages agricoles bretons ont un niveau de vie de 1960 euros par mois (5e rang également).

Les agriculteurs bretons dépendent moins des revenus non agricoles

Les revenus agricoles atteignent en Bretagne 2 080 euros par mois en moyenne dans les ménages agricoles contre 1 420 euros en France métropolitaine (figure 2). Ces revenus représentent la moitié des revenus disponibles des ménages agricoles (48 % contre 34 % en France métropolitaine). Cela peut sembler peu dans la mesure où, sans revenus complémentaires non agricoles, les revenus des ménages agricoles baisseraient de moitié. Cependant, l’agriculture fait plutôt « mieux » vivre en Bretagne que dans le reste de la France. Complétés par les autres types de revenus (salaires, retraites, revenus fonciers…), les revenus disponibles des ménages agricoles bretons s’élèvent à 4 360 euros par mois en moyenne (4 140 euros mensuels en France métropolitaine). La part des pensions et retraites est moins importante en Bretagne qu’au niveau national (9 % contre 15 %). Les ménages agricoles paient aussi relativement moins d’impôts malgré des revenus plus élevés (17 % du revenu disponible contre 19 % au niveau national). Les ménages sont en effet de taille un peu plus grande en Bretagne, ce qui augmente le nombre de parts fiscales et fait baisser les impôts.

Figure 2 - Bénéfices agricoles : 48 % du revenus des ménages agricoles bretons

Décomposition du revenu disponible moyen des ménages agricoles en Bretagne et en France

Lecture : les ménages agricoles bretons ont perçu en moyenne 2 080 euros par mois de revenus agricoles, 3 010 euros d’autres revenus et acquitté 730 euros d’impôts directs, soit un revenu disponible moyen de 4 360 euros mensuels | Champ : ménages fiscaux des exploitants agricoles dont le siège d’exploitation est en Bretagne - Source : Agreste, Recensement agricole 2020 ; DGFIP ; Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2020

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Figure 2 - Bénéfices agricoles : 48 % du revenus des ménages agricoles bretons
Composantes du revenu disponibleBénéfices agricolesSalaires et autres revenus d'activitéPensions - retraites - rentesRevenus du patrimoine et autres revenusPrestations sociales reçuesImpôts directs
Bretagne 2 080 1 700 370 760 180 -730
France métropolitaine 1 420 1 850 610 900 150 -790

L’importance des grandes exploitations en Bretagne tire les revenus agricoles vers le haut

Les revenus agricoles bretons sont supérieurs à la moyenne nationale, en partie du fait de l’importance des grandes exploitations dans la région. En Bretagne, 44 % des ménages agricoles sont liés à de grandes exploitations contre seulement 25 % en France métropolitaine. Les niveaux de vie médians de ces ménages sont supérieurs aux autres : 2 130 euros mensuels en Bretagne, contre 1 850 euros par mois pour les ménages liés à des exploitations moyennes et 1 760 euros par mois pour les ménages liés à de petites exploitations. Le niveau de vie médian de l’ensemble est donc tiré vers le haut par le poids important des grandes exploitations. À taille d’exploitation égale, les ménages agricoles bretons n’ont pas toujours des niveaux de vie supérieurs à leurs homologues français. Ils sont équivalents pour les exploitations moyennes et mêmes inférieurs pour les grandes exploitations qui génèrent des revenus plus élevés en moyenne en France métropolitaine. La Bretagne occupe ainsi seulement le 10e rang pour les revenus des ménages liés à de grandes exploitations (devant la Normandie, les Pays de la Loire et l’Auvergne-Rhône-Alpes). Comme le niveau de vie, la pauvreté varie également avec la taille des exploitations : plus faible dans les grandes exploitations (10 % des personnes d’un ménage agricole) et plus élevée dans les petites exploitations (21 %, figure 3).
Les micro-exploitations sont un peu à part car l’activité agricole y est plus souvent une activité d’appoint, à côté d’une retraite ou d’une autre activité salariée. Ainsi, 30 % des agriculteurs liés à une micro-exploitation perçoivent des retraites contre 6 % des autres agriculteurs, 46 % touchent des salaires contre 19 % des autres. Par ailleurs, 32 % ne déclarent pas de revenus agricoles malgré leur statut d’exploitant au recensement agricole (dans ce cas, l’activité agricole ne génère pas de bénéfice). Du fait de ces différences, les ménages liés à ces exploitations ont ainsi des niveaux de vie légèrement supérieurs à ceux qui travaillent dans une petite exploitation.

Figure 3 - Les petits exploitants les plus touchés par la pauvreté

Taux de pauvreté monétaire des personnes vivant dans un ménage agricole selon la taille de l’exploitation

Champ : ménages fiscaux des exploitants agricoles dont le siège d’exploitation est en Bretagne | Source : Agreste, Recensement agricole 2020 ; DGFIP ; Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2020

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Figure 3 - Les petits exploitants les plus touchés par la pauvreté
Taille économique de l'exploitationBretagneFrance métropolitaine
1-micros 16.9 15.4
2-petites 20.8 22.8
3-moyennes 15 17.1
4-grandes 9.9 9.8
Ensemble 13.8 16.2

En Bretagne, plus de pauvreté dans le monde agricole, malgré des revenus plus élevés en moyenne

En Bretagne, 13,8 % des personnes d’un ménage agricole vivent sous le seuil de pauvreté contre 16,2 % au niveau national (1 128 euros en 2020, figure 4). La situation des agriculteurs bretons est cependant plus précaire que celle de la population régionale dans son ensemble, où la pauvreté ne concerne que 11,2 % des individus. La pauvreté est plus fréquente dans le monde agricole malgré un niveau de vie médian plus élevé, car les disparités de revenus sont plus grandes. Comparés à l’ensemble de la population, les ménages agricoles les plus défavorisés vivent avec moins, les plus favorisés avec plus. Le rapport entre les niveaux de vie des plus favorisés et des moins favorisés est de 3,6 pour les ménages agricoles contre 2,8 dans l’ensemble des ménages bretons (rapport inter-décile, définitions). La pauvreté est encore plus fréquente lorsque l’agriculteur pourvoit seul aux ressources du ménage (31 %) – souvent il vit seul – ou que tous les pourvoyeurs de ressources sont exploitants agricoles (20 %). Ces deux catégories représentent 31 % des ménages agricoles bretons (soit environ 5 000 ménages). Par conséquent, 69 % des ménages agricoles comptent au moins une personne non exploitante qui apporte au ménage un salaire, une retraite, etc. Cependant, même les ménages qui ne comptent que des exploitants touchent aussi des revenus non agricoles (salaires, retraites, revenus fonciers…) qui forment de 34 % du revenu disponible pour les exploitants seuls à 21 % quand plusieurs exploitants contribuent aux revenus du ménage.

Figure 4 - Les ménages agricoles dépendant des ressources d’un seul exploitant plus souvent précairesIndicateurs de revenus et pauvreté des ménages agricoles selon le profil du pourvoyeur de ressources

Profil des pourvoyeurs de ressources du menage

Taux de pauvreté monétaire (%)

Niveau de vie médian des personnes (€ par mois)

Part des bénéfices agricoles dans le revenu disponible moyen (%)

Revenu disponible médian des ménages (€ par mois)

Répartition du nombre de ménages (%)

Taille moyenne du ménage (personnes)

1 - Un exploitant agricole seul 31,1 1 560 66 1 729 18 1,2
2 - Plusieurs personnes, toutes exploitantes agricoles 19,7 1 763 79 3 716 13 3,3
3 - Au moins une personne non exploitante 11,2 2 006 40 4 186 69 3,4
Ensemble des ménages 13,8 1 958 48 4 179 100 3

Indicateurs de revenus et pauvreté des ménages agricoles selon le profil du pourvoyeur de ressources
Champ : ménages fiscaux des exploitants agricoles dont le siège d’exploitation est en Bretagne
Source : Agreste, Recensement agricole 2020 ; DGFIP ; Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2020

Des écarts de revenus importants entre agriculteurs bretons

Même inférieurs à ceux de la population bretonne, les écarts de revenus restent importants entre ménages agricoles : les 10 % les plus aisés ont en moyenne un revenu disponible de 10 870 euros mensuels quand les 10 % les moins aisés doivent se contenter de 1 030 euros par mois en moyenne (figure 5). La répartition des sources de revenu varie également beaucoup avec le niveau de revenu. Pour les 10 % les plus aisés, les revenus agricoles forment 59 % du revenu disponible contre seulement 6% pour les moins aisés (respectivement 6 440 euros par mois contre 70 euros par mois pour les 10 % les moins favorisés). Le cas des moins aisés est exceptionnel et implique certainement une forte proportion de résultats agricoles négatifs. En effet, pour les ménages agricoles de la catégorie immédiatement supérieure (ceux qui ont des revenus de 2 100 euros par mois), les bénéfices agricoles représentent déjà 32 % des revenus disponibles. Les deux catégories extrêmes se détachent fortement des autres. Les 10 % les plus aisés ont des revenus bien supérieurs aux autres (1,8 fois plus que la catégorie qui arrive en 2e position). Leur part des revenus du patrimoine est bien supérieure (29 % des revenus disponibles contre 17 % pour la catégorie immédiatement inférieure). Inversement, les 10 % les moins aisés se démarquent aussi par un niveau de revenus particulièrement faible, une part des revenus agricoles extrêmement faibles et une part de prestations sociales particulièrement importante (24 %). Il y a cependant moins de disparités dans le monde agricole en Bretagne que dans les autres régions de France. En termes de niveaux de vie des personnes, le rapport inter-décile est de 3,6 en Bretagne, le 2e plus bas, contre 4,1 en France.

Figure 5 - Des écarts de revenu importants dans le monde agricole

Composition du revenu disponible moyen des ménages par dixièmes de niveau de vie

Composition du revenu disponible moyen des ménages par dixièmes de niveau de vie
Lecture : les 10 % de la population des ménages agricoles ayant le niveau de vie le plus élevé (Sup. à D9 sur le graphique) ont perçu en moyenne 13 442 euros de revenus par mois et acquitté 2 575 euros d’impôts directs, soit un revenu disponible de 10 867 euros mensuels.
Champ : ménages fiscaux des exploitants agricoles dont le siège d’exploitation est en Bretagne | Source : Agreste, Recensement agricole 2020 ; DGFIP ; Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2020

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Figure 5 - Des écarts de revenu importants dans le monde agricole
Position dans la distribution des niveaux de vieBénéfices agricolesSalaires et autres revenus d'activitéPensions - retraites - rentesRevenus du patrimoine et autres revenusPrestations sociales reçuesImpôts directs
Inf. à D1 67 517 192 167 250 -150
de D1 à D2 675 817 258 250 292 -200
de D2 à D3 975 1 175 317 308 258 -267
de D3 à D4 1 258 1 467 325 358 217 -367
de D4 à D5 1 492 1 608 392 433 183 -442
de D5 à D6 1 817 1 767 400 550 167 -567
de D6 à D7 2 117 1 975 425 592 142 -692
de D7 à D8 2 558 2 117 433 758 133 -883
de D8 à D9 3 300 2 392 425 1 025 108 -1 183
Sup. à D9 6 442 3 175 567 3 175 83 -2 575

Les revenus les plus élevés chez les éleveurs de porcins

Les niveaux de vie des ménages varient fortement selon la spécialisation de l’exploitation. Les éleveurs porcins se détachent avec un niveau de vie médian sensiblement plus élevé : 2 650 euros par mois contre 1 710 euros pour les éleveurs d’ovins ou de caprins, la spécialisation la moins favorisée (figure 6). De manière générale, les éleveurs de granivores et les producteurs de grandes cultures s’en sortent le mieux. Pour ces derniers cependant, le niveau de vie élevé s’explique surtout par des salaires et revenus d’autres activités élevés et des ménages plus petits, alors que pour les éleveurs de porcins et de volailles les revenus agricoles sont majoritaires. Les revenus sont très disparates dans la filière porcine. Les 10 % ayant les revenus les moins élevés vivent avec 1 330 euros par mois contre plus de 5 430 euros par mois pour les 10 % les plus favorisés (écart inter-décile de 4 100 euros). Les revenus des exploitants spécialisés en maraîchage sont également très dispersés (écart de 3 630 euros). En Bretagne, ces deux spécialisations sont celles où les écarts avec les ménages agricoles métropolitains sont les plus élevés. La pauvreté varie également dans le même sens : très faible chez les éleveurs porcins (7 %), très élevée chez les éleveurs d’équidés et d’ovins ou caprins (23 % dans ces deux spécialisations). Chez les éleveurs de bovins, les niveaux de vie sont aussi inférieurs à la moyenne (autour de 1 800 euros par mois), mais il y a un peu moins de très bas revenus et donc de pauvreté (de 14 % chez les éleveurs laitiers à 19 % chez les éleveurs de races à viande).

Figure 6 – Revenus plus élevés et plus dispersés chez les éleveurs porcins

Distribution des niveaux de vie dans les ménages agricoles selon la spécialisation

Figure 6 - Revenus plus élevés et plus dispersés chez les éleveurs porcins - voir la transcription ci-dessous
Figure 6 - Revenus plus élevés et plus dispersés chez les éleveurs porcins | Champ : ménages fiscaux comprenant un exploitant agricole dont le siège d’exploitation est en Bretagne, hors exploitations non classées et spécialisées en viticulture - Source : Agreste, Recensement agricole 2020 ; DGFIP ; Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2020

Boîtes à moustache représentant la distribution des niveaux de vie des ménages agricoles en Bretagne selon la spécialisation de l’exploitation, le seuil de pauvreté (1128 euros par mois en 2020) et le niveau de vie médian des ménages agricoles en Bretagne (1960 euros par mois).
Lecture : 10 % des personnes vivant dans le ménage agricole dont l’exploitant est spécialisé dans l’élevage porcin ont un niveau de vie inférieur à 1 330 euros par mois, 25 % un niveau de vie
inférieur à 1 890 euros par mois, la moitié un niveau de vie inférieur à 2 650 euros par mois, 25 % un niveau de vie supérieur à 3 770 euros par mois et 10 % un niveau de vie supérieur à 5 420 euros par mois. Les données de la figure sont téléchargeables sur la page de la publication.

Sources et champ

Les résultats présentés dans cette étude s’appuient sur les données du recensement agricole 2020. Celles-ci ont été enrichies avec les données fiscales de la DGFiP et le Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) construit par l’Insee, portant sur l’année 2020.
Le champ de l’étude est celui des ménages fiscaux comprenant au moins un exploitant agricole au sens du recensement agricole, qui a pu être apparié avec les sources fiscales et sociales, dont le siège d’exploitation est situé en Bretagne, et dont le revenu disponible est positif ou nul. En Bretagne, 94 % des exploitations ont pu être appariées, desquelles il faut enlever 4 % d’exploitations reliées à un ou des ménages ayant tous des revenus disponibles négatifs. En Bretagne, 27 524 ménages fiscaux correspondent à ces critères, ils sont composés de 82 379 personnes. Ils sont reliés à 24 133 exploitations situées en Bretagne sur les 26 347 que compte la région.
Certaines exploitations fournissent des revenus à plusieurs ménages (coexploitants ne résidant pas dans le même logement et dépendant de foyers fiscaux différents par exemple). Inversement, certains ménages peuvent percevoir des revenus de plusieurs exploitations (couple d’exploitants possédant chacun son exploitation ou exploitant possédant plusieurs exploitations distinctes par exemple).
Le revenu des exploitants est ici identifié par les bénéfices, ou déficits, agricoles déclarés à l’administration fiscale pour le calcul de l’impôt sur le revenu.

Définitions

  • Un ménage agricole est un ménage fiscal (ensemble des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement), dont au moins un des membres est exploitant agricole au sein d’une exploitation répertoriée dans le recensement agricole 2020.
  • Le revenu disponible comprend les revenus d’activité (salariée ou non) nets des cotisations sociales, les indemnités de chômage, les retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales perçues, nets des impôts directs. Ces derniers sont constitués de l’impôt sur le revenu, de la taxe d’habitation, de la contribution sociale généralisée (CSG), de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) et d’autres prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine. La taxe foncière n’est pas prise en compte dans le calcul du revenu disponible car elle constitue selon les cas un impôt sur le capital, ou une charge déjà déduite des revenus fonciers.
  • Le niveau de vie se mesure au niveau des individus qui composent le ménage, il est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation pour prendre en compte les économies d’échelle (UC, avec par convention 1 UC pour la 1re personne du ménage, 0,5 par personne de plus de 14 ans et 0,3 par personne plus jeune).
  • Le taux de pauvreté monétaire est la part des personnes qui ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté (60 % du niveau de vie médian national, soit 1 128 euros par mois en 2020). Cette mesure relative de la pauvreté se distingue de la pauvreté en conditions de vie mesurée par différents critères de privation matérielle (restreindre sa consommation, avoir des impayés, ne pas pouvoir partir en vacances, etc.)
  • Pour mesurer les écarts de revenu, on calcule des déciles qui découpent la population en dix parts égales. Le 1er décile est la valeur de revenu qui sépare le dixième de la population ayant les revenus les plus faibles des autres. Le 9e décile sépare le dixième de la population ayant les revenus les plus élevés des autres. Pour mesurer les disparités de revenu, on a recours à la différence entre le 1er et le 9e décile (écart inter-décile) ou au rapport entre le 9e et le 1er décile (rapport inter-décile).
  • La taille de l’exploitation est définie à partir de la production brute standard (PBS) 2017, utilisée pour le recensement agricole de 2020, qui estime la production annuelle potentielle d’une exploitation à partir des surfaces agricoles et des cheptels déclarés. Les micro-exploitations ont une PBS inférieure à 25 000 euros, les petites une PBS comprise entre 25 000 et 100 000 euros, les moyennes une PBS comprise entre 100 000 euros et 250 000 euros, les grandes une PBS supérieure à 250 000 euros.

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