En 2025, la production de céréales à paille augmente de 26 % en Bretagne grâce à de meilleurs rendements et une augmentation des surfaces cultivées. La production d’oléagineux progresse de 16 % grâce aux rendements et en dépit d’une baisse des surfaces. Les hausses sont similaires en France. Les températures douces en 2025 et les pluies tombées au bon moment sans excès favorisent la croissance des céréales. L’été sans canicule est propice aux moissons, qui ont lieu en avance. La qualité des céréales est satisfaisante. Les prix des céréales et des oléagineux récoltés en 2024 varient peu.
Les productions de céréales à paille et d’oléagineux augmentent
En 2025, la Bretagne produit 3,3 millions de tonnes de céréales à paille, dont 2,5 de blé tendre, 0,6 d’orge et 0,2 de triticale (définitions). C’est un niveau inégalé depuis 2019, supérieur de 14 % au niveau moyen des cinq années précédentes (figures 1 et 2). La production de 2025 succède par ailleurs à une récolte particulièrement faible en 2024 : elle la dépasse de 26 %. L’amélioration s’explique surtout par une augmentation des rendements, mais aussi des surfaces. La production d’oléagineux atteint 227 000 tonnes. Elle progresse de 16 % entre 2024 et 2025, grâce à une forte augmentation des rendements et malgré un recul des surfaces. Le niveau excède également de 13 % la moyenne 2020-2024. La production de protéagineux s’élève à 53 000 tonnes en 2025. Elle s’accroît de 5,4 % sur un an. C’est aussi un tiers de plus que la production moyenne 2020-2024. Les surfaces sont supérieures à celles de 2024, alors que les rendements diminuent.
Figure 1 - La production augmente en 2025
Évolution de la production bretonne de céréales à pailles, d’oléagineux et de protéagineux entre 2010 et 2025
| Source : Agreste, statistique agricole annuelle 2010 à 2024, conjoncture grandes cultures 2025
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Figure 2 - Amélioration générale des rendementsProduction, surfaces et rendements des principales cultures en Bretagne entre 2020 et 2025
Cultures
Indicateur
2025
2024
Moyenne 2020-2024
Total céréales à paille
Production
3 264
2 581
2 872
dont blé tendre
Surface
292
273
279
dont blé tendre
Rendement
77
65
71
dont orge et escourgeon
Surface
97
90
95
dont orge et escourgeon
Rendement
71
63
65
dont triticale
Surface
36
27
30
dont triticale
Rendement
66
56
59
Total oléagineux
Production
227
196
201
dont colza (et navette)
Surface
57
64
60
dont colza (et navette)
Rendement
38
30
33
Total protéagineux
Production
53
50
40
Production (en milliers de tonnes), surfaces (en milliers d’hectares) et rendements (en quintal par hectare) des principales cultures en Bretagne entre 2020 et 2025 Source : Agreste, statistique agricole annuelle 2020 à 2024, conjoncture grandes cultures 2025
Des rendements très satisfaisants et une qualité dans la norme
En 2025, les rendements s’améliorent pour les céréales à paille et les oléagineux, grâce à un temps doux et faiblement humide. En un an, le rendement des céréales à paille augmente ainsi de 17 % (+ 18 % pour le blé, + 12 % pour l’orge et + 17 % pour le triticale). Il est aussi supérieur de 8,3 % au rendement moyen 2020-2024. Le rendement du blé atteint 77 quintaux par hectare et celui de l’orge 71 quintaux par hectare. Les meilleurs rendements du blé et de l’orge s’expliquent par l’ensoleillement, des températures modérées et des pluies tombées au bon moment en fin de cycle. Ces bonnes conditions météorologiques ont ainsi permis une bonne fertilité des épis, un remplissage des grains satisfaisant et une faible pression des maladies. L’orge bénéficie en outre d’un enracinement solide. Les variétés précoces des blés s’en sortent mieux que les tardives, avec un remplissage presque terminé au moment des pics de chaleurs de juin.
Les rendements départementaux du blé tendre varient de 72 quintaux par hectare dans le Finistère (+ 12 %), 76 quintaux par hectare dans le Morbihan (+ 17 %), 78 quintaux par hectare en Ille-et-Vilaine (+ 27 %) à 79 quintaux par hectare dans les Côtes-d’Armor (+ 14 %). Pour l’orge, ils varient de 69 quintaux par hectare en Ille-et-Vilaine (+ 21 %) et dans le Morbihan (+ 15 %) à 71 quintaux par hectare dans le Finistère (+ 7 %) et dans les Côtes-d’Armor (+ 9 %).
Le rendement des oléagineux s’accroît de 29 % par rapport à celui de 2024 et dépasse de 16 % la moyenne quinquennale.
Indicateur de qualité des céréales, la teneur en protéines est dans la moyenne en 2025. Le poids spécifique est également globalement correct (définitions). Cela s’explique par le peu de pluies et l’ensoleillement ayant eu lieu entre le stade floraison et la fin du développement des grains (stade laiteux), puis par une phase sans pluies depuis la maturité des grains jusqu’à la récolte. Le poids spécifique du blé est en moyenne supérieur à 78 kg par hectolitre, mais il varie fortement selon que la récolte a eu lieu avant ou après les pluies de mi-juillet.
Hausse des surfaces pour les céréales à paille, baisse pour les oléagineux
En 2025, la superficie globale de céréales à paille gagne 8 % sur celle de 2024, après deux années de baisse. L’augmentation concerne le blé tendre (+ 6,9 %, soit + 18 900 ha), le triticale (+ 35 %, soit + 9 300 ha) et l’orge (+ 7 ,2 %, soit + 6 500 ha) (figure 3). À l’inverse, les surfaces en avoine et en seigle, beaucoup moins importantes, diminuent, comparées à celles de 2024 (respectivement – 700 ha et – 300 ha).
Figure 3 - Blé, orge et colza occupent 85 % des surfaces
Répartition des surfaces des céréales à paille, oléagineux et protéagineux en 2025 en Bretagne
| Source : Agreste, conjoncture grandes cultures 2025
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En 2024, la surface de céréales à paille représente 26 % de la surface agricole utilisée des exploitations bretonnes (22 % dans le Finistère, 25 % dans le Morbihan, 26 % en Ille-et-Vilaine et 30 % dans les Côtes-d’Armor) (figure 4).
Figure 4 - Part des surfaces en céréales à paille dans la superficie agricole utilisée en 2024
Figure 4 - Part des surfaces en céréales à paille dans la superficie agricole utilisée en 2024 | Source : Agence de services et de paiement - Registre parcellaire graphique 2024
À l’inverse des céréales à paille, la superficie ensemencée en oléagineux diminue en 2025 (colza pour 95 % des surfaces). Elle perd 10 % en un an, après un recul similaire en 2024. La surface en protéagineux (féveroles et pois protéagineux pour 90 % des surfaces) augmente au contraire (+ 20 %, soit + 2 500 ha).
Encadré 1 - Les prix des céréales récoltées en 2024 varient peu
Entre juillet 2024 et juin 2025, les prix payés aux producteurs bretons des céréales récoltées en 2024 sont stables sur un an (figure 5). Le blé tendre se vend ainsi 189 euros la tonne en moyenne, comme pendant la campagne 2023-2024. L’orge se vend en moyenne 167 euros la tonne, soit – 3,6 % entre les deux campagnes. Le triticale se vend 169 euros la tonne, soit + 3,1 % sur un an.
Ces prix sont un peu inférieurs à leurs moyennes quinquennales respectives, avec – 4,6 % pour le blé, – 7,5 % pour l’orge et – 6 % pour le triticale.
Figure 5 - Des prix de campagne plutôt stables
Prix des céréales en Bretagne par campagne (prix au 30 juin)
Prix des céréales en Bretagne par campagne (prix au 30 juin)
| Source : Agreste, Draaf Bretagne - FranceAgriMer
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Blé et orge : un léger retard en début de campagne, largement comblé au printemps
À l’automne 2024, les semis de céréales à paille prennent un léger retard en raison des récoltes tardives de maïs ensilage. La levée, ou sortie de terre, du blé tendre et de l’orge d’hiver démarre aussi un peu plus tard qu’habituellement, malgré de bonnes conditions météorologiques pour l’implantation et le désherbage.
Pendant l’hiver 2024-2025, le début de croissance du blé tendre et de l’orge d’hiver est également un peu plus tardif que les années précédentes. Janvier est marqué par des pluies records et des inondations, qui pénalisent certaines parcelles, notamment dans le sud de l’Ille-et-Vilaine. L’humidité excessive des sols en février retarde les opérations d’apport d’engrais et de désherbage dans de nombreux endroits. Le stade début de tallage n’est entièrement réalisé que fin février (définitions).
Au cours du printemps 2025, la météo chaude et sèche permet de rattraper le léger retard de croissance des céréales, encore présent en début de saison. Le stade deux nœuds du blé et de l’orge n’est entièrement atteint que début mai, avec encore une semaine de retard sur la moyenne des cinq dernières années. Puis les pluies mi-mai et début juin, ainsi que l’ensoleillement, favorisent le remplissage des grains. Début juin, le retard est alors plus que comblé : l’épiaison est atteinte pour l’ensemble des parcelles grâce à un temps sec et ensoleillé. Ce climat est par ailleurs peu propice aux maladies. Toutefois, des signes de stress hydrique apparaissent en mai sur le blé et certaines parcelles d’orge jaunissent. La canicule en juin provoque un stress thermique sur le blé, qui écourte le remplissage des grains.
Les températures sont à nouveaux chaudes durant l’été 2025, mais sans canicule. La récolte de l’orge d’hiver débute mi-juin et se termine mi-juillet avec plus de deux semaines d’avance comparé à la moyenne 2020-2024. La récolte du blé tendre commence début juillet et se termine mi-août dans la moyenne des cinq dernières années. Les pluies à la mi-juillet font anticiper les deux-tiers de la récolte, qui reprend après cet épisode.
Encadré 2 - Bonnes récoltes en France pour les céréales à paille, oléagineux et protéagineux
En 2025, la production française globale de céréales à paille augmente de 27 % par rapport à la très faible récolte de 2024. Elle est également supérieure de 4,8 % à la moyenne 2020-2024. La progression annuelle résulte d’une hausse des rendements (+ 21 %), mais aussi des surfaces (+ 4,6 %). La production s’accroît également pour les oléagineux (+ 11 % sur 2024 et + 6,7 % sur la moyenne quinquennale). Leur rendement dépasse de 18 % celui de 2024, mais leur surface perd 6,2 %. De même, la production en protéagineux est supérieure de 19 % à celle de 2024 (+ 2,6 % sur 2020-2024), avec un gain annuel de 5,7 % pour les surfaces et de 12 % pour les rendements.
Les qualités des cultures récoltées sont satisfaisantes, que ce soit pour le blé tendre, l’orge, les pois protéagineux et féveroles, ou le colza. Les teneurs en protéines du blé, comme de l’orge, sont dans la moyenne. Leurs poids spécifiques sont majoritairement élevés, grâce au temps sec et ensoleillé lors du remplissage des grains et aux bonnes conditions climatiques lors des récoltes. La teneur en protéines des protéagineux est également satisfaisante, malgré des stress hydriques en fin de cycle. Pour le colza, le printemps doux et ensoleillé a permis une bonne floraison et un remplissage efficace, avec une qualité des graines remarquable.
En 2025, les prix mensuels du blé, de l’orge et du colza fluctuent faiblement (figure 6). En début d’année, les prix dépassent d’abord ceux de 2024, en lien avec l’appréciation du dollar et les incertitudes sur les récoltes russes et d’Amérique du Sud. À partir de mai pour les céréales et de juillet pour le colza, les prix passent sous ceux de 2024. Ils baissent en raison d’une production record de blé attendue chez les principaux pays exportateurs et d’une demande atone. En Europe, la compétitivité souffre par ailleurs de la baisse des achats chinois et de la vigueur de l’euro.
Figure 6 - Des prix moins fluctuants
Cotations mensuelles pour le blé tendre, l’orge et le colza en France entre juillet 2020 et septembre 2025
| Source : FranceAgrimer, La Dépêche
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Définitions
Céréales à paille : blé tendre, orge, triticale, avoine et seigle sont les principales céréales à paille cultivées en Bretagne Stades de croissance des céréales :
Début tallage : le tallage est l’émission de ramifications latérales depuis la base de la céréale.
Stade « deux nœuds » : le stade « deux nœuds » est atteint après les stades « épi 1 cm » et « un nœud », quand la hauteur des tiges est en moyenne de six à douze centimètres entre le sommet de l’épi et la base du plateau de tallage
Stade épiaison : stade correspondant à l’apparition de l’épi hors de la gaine de la dernière feuille. Poids spécifique (PS) : mesure de la masse des grains dans un volume donné, exprimée en kilogramme par hectolitre. Cette mesure dépend de la densité des grains et de leur agencement entre eux (donc de l’espace entre les grains lors de la mesure). Les orges, avec des grains vêtus, ont un PS inférieur à celui du blé tendre. Les contrats commerciaux du blé tendre exigent classiquement un poids spécifique d’au moins 76 kg par hectolitre (Source : Arvalis).
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