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Forte progression des signes de qualité en 10 ans portée par l’agriculture biologique

En 2020, plus de 4700 exploitations bretonnes sont engagées dans au moins un signe d’identification de la qualité ou de l’origine de leurs produits (Siqo, encadré 1). Agriculture biologique (AB), label rouge, appellations d’origine (AOC - AOP), indication géographique protégée (IGP) ou spécialité traditionnelle garantie (STG) permettent ainsi à 18 % des exploitations bretonnes de valoriser leur production. Elles étaient 8 % en 2010 (figure 1). Cette augmentation est d’autant plus notable qu’elle s’inscrit dans un contexte global de baisse du nombre d’exploitations agricoles. Elle est essentiellement portée par l’agriculture biologique qui compte 1000 producteurs de plus en 10 ans. En 2020, 12 % des agriculteurs pratiquent l’agriculture biologique contre 4 % en 2010. Les exploitations concernées par d’autres signes de qualité sont aussi proportionnellement plus nombreuses mais dans une moindre mesure : leur part passe de 4 % à 6 % en 2020. Les exploitations bénéficiant d’un label rouge ou d’une IGP représentent respectivement 4 % et 1 % des exploitations bretonnes en 2020.

Figure 1 - Le bio, premier signe de qualité en Bretagne

Les exploitations bio aussi répandues qu’en France

Pour l’agriculture biologique, la Bretagne fait jeu égal avec le reste du pays. Ainsi 12 % des exploitations agricoles bretonnes comme françaises produisent en bio. Ces exploitations se différencient cependant selon leur spécialisation. La région affiche en effet des engagements plus importants que la France dans cinq spécialisations, notamment le maraîchage, les cultures fruitières, l’élevage ovin (figure 2). En Bretagne, près de la moitié des exploitations produisant des fruits sont certifiées en agriculture biologique contre 29 % en France métropolitaine. Pour les autres spécialisations, la part de l’agriculture biologique est proche. L’écart le plus important concerne l’élevage de porcins et de volailles (7 % d’élevages bio en Bretagne contre 12 % en France métropolitaine).

Figure 2 - Le bio très présent chez les producteurs de fruits et les maraîchers

Des démarches de qualités hors bio quatre fois moins fréquentes en Bretagne

Comparées à leurs homologues nationales, les exploitations bretonnes sont deux fois moins engagées dans les signes de qualité (18 % contre 36 %). Cet écart s’explique uniquement par la faible présence des exploitations sous signes de qualité autres que l’agriculture biologique (label rouge, appellations d’origine…). Dans la région, 6 % des exploitations bénéficient d’un signe de qualité hors AB contre 24 % en France métropolitaine. Cette part varie cependant selon la spécialisation (figure 3). En maraîchage et horticulture, les exploitations bretonnes bénéficient plus souvent d’un signe de qualité (7 % contre 4 % au niveau national). Les parts sont similaires pour les exploitations spécialisées en grandes cultures et peu éloignées pour les cultures fruitières. L’écart est cependant important dans l’élevage.Pour la production laitière, il s’étend de 3 % des exploitations en Bretagne contre 22 % en France, notamment du fait de l’absence d’AOC - AOP ou d’IGP dans la région.

Figure 3 - Des signes de qualité hors bio moins présents en Bretagne

Des exploitations bio de taille plus modeste

Les exploitations en agriculture biologique sont plus souvent de taille moyenne ou petite. Près de quatre sur cinq ont ainsi une production potentielle inférieure à 250 000 euros (production brute standard ou PBS, définitions). En agriculture biologique, les petites exploitations sont particulièrement surreprésentées (27 % contre 18 % de l’ensemble des exploitations) (figure 4). C’est le cas dans une moindre mesure des exploitations de taille moyenne et des micro-exploitations (production potentielle inférieure à 25 000 euros). À l’inverse, les exploitations bénéficiant d’un label rouge ou d’une AOC ou AOP sont plutôt de grande taille. Ainsi, 55 % des exploitations bénéficiant du label rouge et 48 % des exploitations produisant de l’AOC ou AOP ont une production potentielle supérieure à 250 000 euros contre seulement 22 % des fermes et élevages certifiés AB. Les micro-exploitations dans ces deux signes de qualité sont très minoritaires.

Figure 4 - Des exploitations label rouge et AOC-AOP de plus grande taille

Les exploitations en agriculture bio très peu engagées dans d’autres démarches qualité

Une même exploitation peut cumuler les signes de qualité pour un même produit ou des produits différents (figure 5). C’est généralement plutôt rare (5 % des exploitations sous Siqo). Les exploitations bénéficiant d’une IGP cumulent toutefois plus souvent plusieurs certifications : c’est le cas de plus de la moitié des 220 exploitations bénéficiant d’une IGP. Les exploitations qui produisent en bio ou label rouge en revanche ne sont généralement sous aucun autre Siqo : cumul pour respectivement 5 % et 10 % des exploitations.

Figure 5 - La moitié des exploitations avec une IGP engagées dans d’autres signes