Zoom sur...l’emploi agricole en 2017 - Une baisse de l’emploi moins forte depuis 2010


Zoom sur...l’emploi agricole en 2017 - Une baisse de l’emploi moins forte depuis 2010

En 2017, la Bretagne compte 31 260 exploitations agricoles, soit 7,3 % des exploitations françaises. Plus de la moitié de ces exploitations sont organisées en Gaec (Groupement d’exploitation en commun) ou en société, contre un tiers en France. Une exploitation bretonne sur cinq emploie des salariés permanents. La main-d’œuvre permanente occupe 57 910 personnes dont 13 440 salariés. Des salariés non permanents sont également employés pour des contrats de plus courte durée. Le volume d’emploi agricole en Bretagne, en Unités de Travail Annuel (UTA, voir encadré méthodologique), représente ainsi 7,7 % du total métropolitain. Dans tous les secteurs d’activité, les effectifs suivent l’évolution du nombre d’exploitations, excepté dans le maraîchage et l’horticulture. En effet, l’emploi salarié augmente fortement dans le maraîchage. Quant à l’horticulture, les effectifs baissent malgré une hausse du nombre des exploitations.

La baisse de l’emploi agricole se ralentit
L’emploi agricole en Bretagne décroît depuis longtemps. Alors qu’il représentait 75 900 UTA en 2000, pour 51 200 exploitations, ce chiffre n’était plus que de 58 200 UTA au recensement agricole de 2010, pour 34 400 exploitations. En 2017, on ne compte que 53 000 UTA.
Cependant, les effectifs diminuent désormais moins vite : – 1,3 % par an entre 2010 et 2016, contre – 2,6 % entre 2000 et 2010*. Néanmoins, pour ces deux périodes, la baisse a été un peu plus prononcée dans la région que pour l’ensemble de la métropole.
* - Le volume d’emploi en 2017 résulte d’une estimation provisoire, aussi les évolutions sont-elles calculées sur les données de 2016, définitives.


Les caractéristiques de l’emploi évoluent

La structure de l’emploi se modifie. Si les chefs d’exploitation représentent toujours un peu moins des deux tiers de l’emploi agricole, la part des conjoints a fortement diminué. En revanche, les salariés sont proportionnellement beaucoup plus présents.
La moyenne d’âge des chefs d’exploitations est de 50 ans en 2016 (51 ans au niveau national), alors qu’elle n’était que de 46 ans en 2000. Le vieillissement est plus rapide que pour l’ensemble de la métropole. La moyenne d’âge des salariés permanents est de 39 ans.
Le taux de féminisation des chefs d’exploitation est de 27 %, stable depuis les années 2000 et comparable au niveau national.

Les exploitations laitières : 29 % de l’emploi agricole régional

La spécialisation bovins-lait concentre le plus grand nombre d’exploitations et d’effectifs en Bretagne. Mais seules 12 % de ces exploitations emploient des salariés. Près de 70 % sont organisées en Gaec (Groupement d’exploitation en commun) ou en société, regroupant souvent plusieurs co-exploitants. La main-d’œuvre non salariée représente 87 % de l’effectif. Comme en France, les pertes d’emplois ont été plus fortes dans ce secteur que pour l’ensemble de l’agriculture. Entre 2010 et 2016, elles représentent plus de 50 % de la baisse du nombre d’exploitations en Bretagne, et 62 % de la diminution des effectifs régionaux de l’agriculture. Ces pertes d’emploi concernent principalement les non-salariés, alors que le nombre de salariés augmente de 2 % par an depuis 2010. Le salaire horaires des salariés permanents y atteint 1,2 fois le smic, en moyenne, contre 1,3 pour l’ensemble des activités agricoles.
Les exploitations en polyculture polyélevage sont très présentes dans la région. Leurs effectifs sont quasi stables depuis 2010, l’augmentation du volume d’emploi salarié équilibrant les pertes d’emplois non salariés. En particulier, l’emploi de salariés non permanents a progressé de 3,3 % entre 2010 et 2016. Seules 17 % d’entre elles font appel à des salariés permanents.

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Les éleveurs de granivores ont plus recours à l’emploi salarié

Les exploitations porcines sont 47 % à faire appel à un ou des salariés permanents. Le volume d’emploi non salarié a fortement baissé, de 2,7 % par an depuis 2010, alors que l’emploi salarié se maintient.
Le secteur de la volaille est également marqué par des diminutions, tant des exploitations que de l’emploi. Le volume de travail salarié y augmente légèrement (+ 0,2 % par an). Ce secteur offre, pour ses salariés permanents, des salaires relativement plus élevés (1,5 smic en moyenne), en particulier dans la volailles de ponte.

L’exception du maraîchage

Le secteur du maraîchage constitue un cas particulier au regard de l’emploi agricole. Bien que les exploitations soient peu nombreuses (moins de 2 % du total régional), il représente près de 8 % du volume d’emploi. La part des salariés non permanents est de 50 %, contre 13 % pour les non-salariés. Cette caractéristique s’accentue au cours du temps : depuis 2010, l’emploi non salarié diminue de 1,4 % par an et celui des salariés non permanents augmente de près de 8 %. Par ailleurs, les chefs d’exploitation y sont relativement jeunes (45 ans en moyenne). Seuls le maraîchage et les autres grandes cultures connaissent une progression de l’emploi.


Méthodologie
Le Bulletin Annuel de l’Emploi Agricole (BAEA) est élaboré à partir des Recensements Agricoles (RA) 2000 et 2010, d’une part, et des données annuelles de la Mutualité Sociale Agricole (MSA), d’autre part, afin de permettre une actualisation des données entre deux RA.
Dans cette publication, les volumes de travail sont exprimés en Unité de Travail Annuel (UTA). Une UTA correspond au travail d’une personne à plein temps pendant une année entière. Cette notion permet de mieux prendre en compte le recours au travail non permanent.
Pour en savoir plus
►Agreste - Chiffres et Données - N°253 - Septembre 2018 - « Le bilan annuel de l’emploi agricole - Résultats 2016 et estimations 2017 »
► Insee Analyse Bretagne - N°69 - Mars 2017 - « Un salariat agricole en augmentation dans des exploitations bretonnes toujours plus grandes »


Les données à télécharger



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