Zoom sur...les moissons d’été 2018 - Chute des rendements en 2018

Moissons d’été 2018 - Chute des rendements en 2018

Contexte national et international
Après le pic de 2016-2017, la récolte mondiale 2018-2019 de céréales devrait reculer pour la deuxième année de suite. Si la récolte de maïs est attendue en hausse, celle du blé fléchit, malgré une hausse aux États-Unis. La production de blé serait en net recul en Russie et se replierait dans l’Union européenne, particulièrement en Allemagne, touchée par une sécheresse intense. Concernant les oléagineux, la production mondiale devrait s’accroître grâce à l’abondance des récoltes en soja. Face à une offre plus faible et une demande soutenue, les prix des céréales augmentent globalement dans un contexte de tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine.
En France, après les niveaux élevés de 2017, la production 2018 de céréales serait en baisse de 8,5 % et atteindrait le deuxième niveau le plus bas depuis 2007, après 2016. La météo est globalement défavorable au développement des cultures, avec un excès d’eau au printemps, et une pluviométrie insuffisante durant tout l’été. Les rendements baissent, dans un contexte de repli des surfaces. La moisson recouvre toutefois des situations hétérogènes selon les régions, voire au sein d’une même région. L’Ouest est particulièrement pénalisé par la baisse de rendement en blé tendre. La qualité de celui-ci est néanmoins au rendez-vous. La production d’oléagineux reculerait de façon plus marquée. Soutenus par une demande mondiale ferme et une offre limitée, les prix à la production des céréales en France sont bien supérieurs en septembre à ceux de 2017.

En 2018, la superficie globale en céréales à paille diminue en Bretagne de 3,4 % par rapport à 2017 . Les surfaces atteindraient 297 150 ha pour le blé (– 0,2 %), 96 300 ha pour l’orge (– 11,4 %) et 26 000 ha pour le triticale (– 0,8 %). Sans doute poussée par la récolte exceptionnelle de 2017, la superficie implantée en oléagineux dépasse en revanche celle de 2017 avec 54 080 ha (+ 7,3 %). Celle en protéagineux diminue de 15 % (8 010 ha).
Au dernier trimestre 2017, les températures bretonnes dépassent les normales saisonnières (1981-2010) et les précipitations sont déficitaires, malgré un mois de décembre très pluvieux. Les semis de blé et d’orge sont réalisés dans de bonnes conditions. Au premier trimestre 2018, les températures sont inférieures aux normales, sauf en janvier, et les précipitations s’avèrent excédentaires suite à une forte pluviométrie en mars.

Les Reliquats en Sortie Hiver, c’est-à-dire la quantité d’azote minéral du sol disponible pour les cultures, se situent dans les normales. Mais les cultures sont en retard par rapport à l’hiver 2017. En céréales à paille, des pertes sur plants sont observées dans les zones hydromorphes (sols saturés en eau). En colza, la situation sanitaire est moyennement satisfaisante. Au printemps, les températures excèdent les normales et la pluviométrie est déficitaire, exceptée en juin. Les conditions de culture des céréales à paille apparaissent moins bonnes qu’habituellement. L’été est ensuite très sec, avec des températures supérieures aux normales. Les récoltes du blé et de l’orge démarrent fin juin, avec une semaine d’avance. Elles se poursuivent dans de très bonnes conditions jusqu’à la fin juillet. Les conditions sèches à la récolte sont bénéfiques pour la qualité, avec de très bons poids spécifiques du blé et de bon taux de protéines. Mais l’excès d’eau en hiver et en fin de printemps a pesé sur les rendements. La moisson des orges donne des résultats hétérogènes avec des rendements très altérés dans les parcelles hydromorphes. La récolte en colza reste dans la moyenne, mais les rendements sont également très hétérogènes.

Au final, après avoir augmenté l’an dernier, les rendements se replient pour les céréales, oléagineux et protéagineux. Le rendement moyen des céréales à paille perd 12 % en un an. Comparé à la moyenne quinquennale, il diminue de 9 %, soit un recul de 7 q/ha pour l’orge comme pour le blé et de 10 q/ ha pour le triticale. Le rendement moyen en blé passe à 68 q/ha. Concernant les oléagineux, du colza pour 99 % des surfaces, les rendements sont inférieurs de 15 % à ceux de 2017 et de 5 % à la moyenne quinquennale, avec 33 q/ha.

Avec la baisse des surfaces et des rendements en 2018, la production totale en céréales à paille se réduit de 15 % en un an, après avoir augmenté de 8 % en 2017. Comparée à la moyenne des cinq dernières années, la production totale se rétracte de 12 %. S’agissant des oléagineux, la baisse des rendements combinée à l’augmentation des surfaces aboutit à un recul de la production de 9 % par rapport à 2017, mais une hausse de 18 % par rapport à la moyenne 2013-2017.

Comme en France et sur le marché mondial, après plusieurs années de baisse, les prix des céréales récoltées en Bretagne remontent à partir du premier trimestre 2018, dans un contexte de faible récolte. Le prix au 30 juin 2018 de la récolte 2017 atteint 141 € pour le blé tendre, 129 € pour l’orge et 127 € pour le triticale. Il correspond à celui d’un an plus tôt pour le blé tendre, mais le dépasse de 12 % pour l’orge et de 2,6 % pour le triticale.
Pour la campagne 2018-2019 en cours, les prix bretons au 30 septembre 2018 s’établissent à 150 € pour le blé, 139 € pour l’orge et 140 € pour le triticale, en hausse de 18 % à 23 % sur un an.

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