[Communiqué de presse] Défense contre l’incendie : un ambitieux plan interdépartemental de protection des forêts et landes contre l’incendie en Bretagne, élaboré pour 10 ans (2024-2033)

Le dérèglement climatique engendre un risque accru d’incendies de végétation en Bretagne pour les prochaines décennies à l’image de ceux vécus à l’été 2022. Face à ce constat, l’État a élaboré un plan interdépartemental de protection des forêts et landes contre l’incendie sur la base d’un diagnostic de risque. Ce plan prévoit un programme d’actions régional opérationnel et fédérateur pour les 10 prochaines années.

Une augmentation des territoires et des populations exposées au risque d’incendie en Bretagne

Les incendies de 2022 ont touché près de 3 000 ha de landes et forêts en Bretagne. S’ils ont rappelé la sensibilité de nos massifs les plus fréquentés – dans les Monts d’Arrée, à Brocéliande et sur le littoral morbihannais, ils ont aussi révélé de nouveaux territoires exposés au risque.

Fruit d’un travail collectif animé par la direction régionale de l’alimentation, l’agriculture et la forêt (DRAAF), ce plan interdépartemental a mobilisé une large expertise permettant de consolider le diagnostic territorial. Ainsi ce plan, établi en 2023, propose une nouvelle cartographie régionale identifiant 292 communes avec un risque d’incendie de végétation considéré comme modéré ou fort (soit près d’un quart des communes de la région).

Parmi les secteurs les plus sensibles, sept territoires sont considérés comme prioritaires : Presqu’île de Crozon, Monts d’Arrée et Montagnes noires, Forêts de Rennes-Liffré-Corbière, Massif de Paimpont-Brocéliande, Landes de Lanvaux, et Littoral morbihannais autour d’Auray. Ces territoires ont pour point commun d’avoir déjà été touchés à plusieurs reprises par des feux de plus de 100 hectares, et nécessitent d’être appréhendés à l’échelle intercommunale.

Une stratégie interdépartementale de prévention des incendies de forêts

La prévention des incendies est l’affaire de tous : élus, professionnels, habitants et services publics. L’objectif du plan est d’anticiper de nouvelles crises majeures en sensibilisant la population au risque d’incendie accidentel (90 % des départs de feux sont d’origine humaine), en facilitant l’accès et la circulation des services de secours en milieu naturel, et en accompagnant les élus, propriétaires et gestionnaires d’espaces pour réaliser les équipements nécessaires à la défense de ces territoires.

Selon les territoires, cette stratégie prescrit la mise en œuvre progressive des obligations légales de débroussaillement (OLD), pratiques qui visent à réduire les départs et l’extension des feux à proximité des lieux d’activité humaine (abords de routes, chantiers et espaces bâtis). Elle organise également la limitation temporaire de certains usages en période de risque estival ou printanier, voire l’interdiction de la circulation du public en forêt.

Un programme d’action renforcé et opérationnel, mobilisant de nouveaux moyens humains et budgétaires

Le programme d’actions est structuré selon 4 grandes orientations : gouvernance, communication, réglementation et surveillance, équipement et animation foncière. Décliné à l’échelle départementale et communale, il sera mené sous l’impulsion des préfets et des maires et bénéficiera d’une animation interdépartementale propice au partage d’expérience.

Les actions à mener concernent à la fois le renforcement de la réglementation, avec un classement protégeant davantage les forêts et landes, et la programmation des travaux d’équipement (pistes d’accès et points d’eau) facilitant l’intervention des services de lutte au cœur des massifs sensibles.

En complément, les commissions consultatives départementales de sécurité et d’accessibilité seront le lieu d’échanges renforcés entre les acteurs au sein d’une sous-commission spécifique « feux de forêt ».

Ce plan interdépartemental constitue également un outil pour mobiliser de nouveaux moyens, humains et budgétaires.

En période estivale et printanières, des moyens humains et matériels seront déployés pour assurer une surveillance renforcée des massifs grâce à l’intervention des patrouilles de l’Office national des forêts et d’éco-gardes. En période de risque signalé par Météo-France, le pré-positionnement sur site des pompiers sera organisé afin d’assurer une intervention rapide face à tout départ de feux.

Enfin, les services de l’État, en collaboration avec le conseil régional de Bretagne, ont ouvert des aides financières pour soutenir les investissements, la mise en œuvre des dispositifs de surveillance et l’animation des acteurs du territoire.


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